Désiré... C'est ainsi que je pourrais nommer ce joli gilet tant il s'est fait attendre. L'histoire a commencé il y a un peu plus de deux années. Fière de mes premiers pas vacillants en tricot et amoureuse depuis toujours des gros pulls à torsades, je me suis lancée, avec une naïveté presque touchante et un aplomb certain dans la réalisation d'un gilet "irlandais".
J'ai d'abord eu un coup de foudre pour un modèle de cardigan issu du livre "Le tricot irlandais : Pull, capes et accessoires". Un livre aux patrons sublimes... mais incompréhensibles. Même avec trois ans de tricot et beaucoup de recul, je peine encore à déchiffrer les explications qui s'avèrent un peu légères...
Quoi qu'il en soit j'avais acheté la laine et après quelques essais infructueux pour me lancer dans ce patron, j'ai laissé tomber et je suis partie en quête d'un modèle plus "accessible". C'est ainsi que je me suis retrouvée sur un site merveilleux, Yarnspiration, qui propose des patrons gratuits mais... en anglais!
Ce n'est pas le genre d'obstacle qui me décourage et j'aime les défis, j'ai donc décidé que ce serait ce Shortie Cardigan et rien d'autres! Il m'a donc fallu déchiffrer l'anglais, ce qui n'est pas franchement une mince affaire quand on commence à peine à maîtriser le point mousse et le jersey en français! D'autant plus qu'il s'agit là d'un modèle composé de plusieurs motifs à répéter, autant dire que j'aurai pu déchiffrer du chinois ça revenait au même!
Qu'importe, j'ai persisté et à grand renfort de vidéos, de recherches et d'appel à l'aide sur un forum de tricoteuses anglaises, j'ai fini par saisir l'aventure qui m'attendait. Je me suis habituée au motif en tricotant le dos avec hésitation mais détermination. Jusqu'au jour où j'ai réalisé que je m'étais planté en beauté! En tricotant une noppe, j'étais repartie dans le mauvais sens, les torsades n'étaient plus sur l'endroit mais bel et bien sur l'envers, je me suis vue défaire des heures de tricot... Inutile de dire que ça m'a bien servi de leçon pour la suite!
Toujours aussi motivée, j'ai donc tricoté pour la seconde fois (enfin, peut-être la dixième avec tous les ratés du début) le dos. Puis j'ai attaqué un devant. Arrivée à la moitié de celui-ci, je me suis rendue compte que je n'avais plus une seule pelote de laine... et que le magasin dans lequel je les avais achetée un an auparavant était maintenant fermé définitivement... et que je n'avais gardé aucune étiquette de référence pour en commander sur internet... Je me suis empressée de demander de l'aide dans une boutique de laine. Je suis arrivée là bas un légèrement désespérée!
Heureusement pour moi, le fil que j'utilisais depuis le début est un acrylique tout ce qu'il y a de plus basique, quant à sa couleur, blanc écru, c'est un classique! J'ai pu repartir avec une dizaine de pelotes supplémentaires et sur le résultat final, le changement de pelote ne se voit absolument pas!
Et vous allez me demander comment j'ai pu manquer de laine alors que je n'avais pas tricoté la moitié du gilet ? Il s'avère que le modèle que j'avais choisi au tout départ (celui aux explications obscures) n'était pas si torsadé et consommait donc bien moins de fil, ce qui explique qu'après avoir tricoté juste le dos, j'avais déjà épuisé la quasi totalité de mon stock!
Mes aventures auraient pu s'arrêter là. J'ai terminé le premier devant, puis le second. Et j'ai attaqué la première manche. J'ai lu le patron, j'ai compris qu'il fallait faire des augmentations, sauf qu'allez savoir pourquoi, j'ai décidé de les intercaler selon mes envies... Puis de tricoter la deuxième manche en suivant cette fois-ci le patron à la lettre... Je me suis retrouvé avec deux manches qui n'avaient absolument pas la même largeur. Je me suis résolue à défaire la première et à la remonter comme le patron l'indiquait.
Inutile de préciser qu'à chaque étape foirée, j'ai laissé le gilet de côté en attendant de digérer tout cela et d'avoir envie de m'y remettre. Entre temps, d'autres projets ont vu le jour et cet été j'ai attaqué la dernière manche. Restait à bloquer le tout et à finir le col et les pattes de boutonnage. J'ai laissé traîner jusqu'au mois de novembre.
Et puis j'ai pris des billets pour partir voir mon meilleur ami à Dublin. Je me suis alors dit qu'il serait vraiment trop bête de partir en Irlande sans ce gilet à torsades, qu'il devait absolument faire partie du voyage! En une semaine il était bloqué, séché, assemblé et terminé. Depuis il ne me quitte plus. Ce gilet c'est un peu mon chef d'oeuvre, le tricot de toute une vie ou presque.
Malgré toutes les embûches, malgré toutes MES embûches, je n'ai jamais songé un seul instant à l'abandonner, je ne me suis jamais découragée, jamais lassée, jamais énervée, jamais impatientée.
Les boutons viennent du stock que j'ai récupéré chez ma grand-mère, elle aurait été heureuse de contribuer à ce projet qu'elle aura vu naître sans jamais avoir pu le voir terminé...
Mine de rien, ce gilet, je lui dois beaucoup. Il m'aura appris : à lire un patron en anglais, à tricoter des torsades, à réaliser des noppes, à choisir ma laine en fonction d'un projet bien précis, à toujours bien conserver les étiquettes, à tricoter des pattes de boutonnages, à suivre un patron à différents motifs, à défaire mes erreurs sans tout détricoter et surtout la patience et la persévérance!
Ce gilet en résumé, il donne ça : deux ans et demi de travail, des centaines d'heures de tricot, une douzaine de détricotages, un changement de patron, des quinzaines de pelotes, une pénurie de laine, des vingtaines d'erreurs... Et je l'aime déjà d'un amour fou, je ne regrette rien, absolument rien, sans lui je tricoterai sans doute moins bien. De là à dire qu'un jour je recommencerai un tel projet...
Merci à mon J pour les photos prises en Irlande, entre Greystones et Bray. Je n'aurais pu rêver meilleur cadre pour immortaliser ce gilet tant attendu ♥
Toute une histoire ce tricot ! Avec une aventure pareille, il méritait bien ce petit périple irlandais :)
RépondreSupprimerGros bisous et chapeau pour les photos, elles sont superbes !
J'aurais presque pu en écrire un livre ;)
SupprimerDes bisous ma belle, merci pour ton petit mot ♥
C'est génial ! J'ai adoré suivre l'évolution de ce gilet dans tes podcasts ! Il est magnifique.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Nadja, ça me touche ♥
SupprimerVraiment bravo !! J'ai suivi l'histoire du gilet à torsade dans tes podcasts, j'ai l'impression d'avoir vécu sa création tant et si bien que j'éprouve une sorte de soulagement/fierté à la vue de tes photos de ce gilet fini, comme si c'était moi qui l'avait fait ! J'admire ta persévérance, tu es bien récompensée, ce gilet est vraiment canon ! Bon séjour en Irlande si tu y es encore!
RépondreSupprimerOhh merci tout plein tu es adorable ♥
SupprimerJe n'imaginais pas qu'il serait aussi travaillé ce gilet. Il y a de la torsade dans tous les sens, je comprends qu'il t'ait donné autant de fil à retordre! En touts cas c'est la preuve que la persévérance finit toujours par payer, c'est effectivement une oeuvre d'art ce gilet et il n'y avait pas mieux que l'Irlande pour le baptiser :)
RépondreSupprimerEncore bravo à toi.
Des bisous ma belle
Héhé on comprend mieux en le voyant pourquoi j'ai tant galéré ^^ Merci pour ton petit mot qui fait chaud au coeur
SupprimerDes bisous ♥
Le voici enfin le fameux gilet à torsades ! Quel travail de malade sur les motifs et torsades et noppes !
RépondreSupprimerMerciiii ♥
SupprimerTon (superbe) gilet me rappelle cette phrase : "Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait."
RépondreSupprimerPour une tricoteuse débutante, tu t'es attaqué à un sacré ouvrage ! et tu peux être fière du résultat, qui plus est, fini pour être porté en Irlande ! Une bonne guiness pour fêter ça ;)
Merci Servane tu es un amour ♥
SupprimerEt oui il devait absolument etre aussi en Irlande ce beau gilet. Ce sera ton gilet fétiche. Il est superbe. Bravo ma puce.
RépondreSupprimerMerci Mamounette d'amour, j'ai tellement hâte que tu le vois demain ♥
SupprimerTu mérites la médaille du courage pour ce tricot! ^^ Mais quelle patience, quelle détermination 0.0 Il aurait fini au feu avec moi! XD Vraiment bravo pour tout ce travail et ce courage, il en valait la peine!
RépondreSupprimerHéhé merci Léa ^^ J'avoue que moi qui suit peu patiente je ne me suis jamais agacée dessus, c'est un miracle!
SupprimerDes bisous ♥
Wahou ! Quel boulot et quel acharnement ! :)
RépondreSupprimerMais ça en valait la peine !! :)