Il est de ces petits rituels de début d'année auxquels j'aime me prêter… Le temps d'un dernier regard jeté sur les mois écoulés, dresser ce bilan à l'aube d'une nouvelle année à écrire, d'une page blanche sur laquelle le champ de possibles s'étale, avec son lot d'incertitudes, de belles surprises et de promesses sans fin.
Cette année aura été celle de mon déploiement d'aile, d'une certaine prise de courage, d'un saut dans le vide attendu depuis bien trop longtemps. Cette décision formulée presque comme en apnée, cette libération du cœur et de l'esprit, de quitter, non sans une petite pointe de nostalgie, un métier passion qui ne l'était plus depuis tant de temps. Je retiendrai de ces derniers mois le bonheur immense de me sentir pour la première fois de ma vie parfaitement alignée, à ma place et légitime. Il réside dans la création de ma mercerie une petite pointe de fierté, pour la grande angoissée que je suis, d'avoir réussi à mener ma barque sans flancher, d'avoir tenu le cap en toute sérénité, regardant avec un étonnant détachement les planètes s'aligner parfaitement pour m'aider à mener à bien mon projet. Ce petit écrin créatif, pensé des mois durant, me procure chaque matin un bonheur insatiable, un doux sentiment d'accomplissement! Un faux-semblant de revanche sur la vie aussi…
Je remercie chaque jour ma bonne étoile d'être si bien entourée. Merci pour cette famille aimante, pour ces amis de toujours, pour mon mari adoré, toujours là pour me soutenir, m'aider, me faire grandir et me relever quand le doute commence à s'installer. Après ces mois privés les uns des autres, ces instants partagés ont un petit goût de victoire sur le temps qui passe et une saveur toute particulière tant on mesure à leur absence la place immense et si important qu'occupent nos proches dans notre coeur!
De ces derniers mois, j'aimerai retenir les petits riens du quotidien qui prennent tous leur sens dans le marasme ambiant dans lequel nous sommes plongés depuis presque deux ans. Quant le trop plein d'émotions se fait sentir face à cet océan d'injustices, de déchirements et tristesses mondiales, je me concentre, non sans une petite pointe d'égoïsme, sur ma bulle : ce petit cocon de douceur qu'est la mercerie, l'odeur du thé à la bergamote, les petits gâteaux qui sortent du four, les longues randonnées en famille, les parties de cartes, de jeux de société et de scrabbles, les soirées à peindre, tricoter ou lire jusqu'à ce que la fatigue se fasse sentir, les heures de tricot et de couture, les footings dans la brume matinale, les déjeuners entre copine, les escapades estivales à sillonner les routes de France sans aucun but si ce n'est celui de s'arrêter là où nos envies nous mène, l'océan comme point de chute, sa douce odeur iodée, son vent dans les cheveux et son sable sur la peau, les glaces dévorées avant qu'elles ne se mettent à fondre au soleil, les apéros dans le jardin jusqu'à la nuit tombée, les karaokés endiablés à en perdre la voix, le plaisir simple de pédaler chaque matin dans les jolies rues pavées de cette ville que j'aime tant, les cours de poterie, le tapis de yoga déplié à l'aube comme un petit rituel incontournable pour bien démarrer la journée, les litres de chicorée au lait engloutis, les mots croisés, les petits déjeuners au soleil, les bisous dans le coup, les sourires sous le masque, les accolades de loin et les câlins furtifs, les "je t'aime" murmurés par pudeur, toute cette vague d'infinis moments, de subtils bonheurs qui, mis bout à bout, laissent à penser que la vie est jolie quand on se penche à peine pour la regarder sous le bon angle…
L'année qui s'achève aura été pour le moins déroutante, entremêlée d'un semblant de libertés retrouvées et de privations sans cesse renouvelées. Mon âme d'humaniste se fend un peu plus à mesure que notre société se déchire, là où j'avais espoir que l'on retienne la leçon pour un peu plus de solidarité, d'union et d'apaisement… Alors pour les mois qui viennent, je nous souhaite de la douceur, du beau, du bon, de la sérénité, des baisers volés, des voyages retrouvés, du goût de la liberté, de l'insouciance un peu aussi et surtout une foule de petits bonheurs pour combler les failles laissées par ces deux dernières longues années semis-confinées <3
Merci pour ce joli post. Tes mots sont doux et beaux. L'espace d'un instant ils m'ont apaisée.
RépondreSupprimerbelle année à toi , à vous , à toute ta famille.... et très bientot le plaisir
RépondreSupprimerde te rendre visite , toujours à la recherche de jolis boutons ....
on t'embrasse